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#GLF19 | « Nous pouvons sauver la planète mais pour l’instant nous n’avons pas choisi les bonnes solutions »

4 min de lecture

Publié le 28/05/19 - Mis à jour le 17/03/22

Franck Bruel

Franck Bruel est l'auteur du livre "Energie efficace, quand moins et mieux font plus", il partage sa vision de la transition énergétique.

Il y a trois ans, Engie produisait toutes formes d’énergie partout dans le monde. A l’arrivée d’Isabelle Kocher et d’une nouvelle équipe de management, les dirigeants décidèrent de passer au bas carbone. De vendre les centrales à charbon, les usines thermiques, les stations en Mer du Nord. Il aura fallu deux ans pour vendre les actifs carbonés. Cette décision a été prise à contrecourant de ce que les analystes espéraient. Les actifs ont été bien vendus, et cela a été réinvesti dans le renouvelable. Engie est un grand de l’éolien, du photovoltaïque, de l’hydro énergie.

Engie vient d’annoncer sa volonté d’être le leader mondial du zéro carbone. Être leader c’est être irréprochable mais c’est aussi aider les acteurs mondiaux à aller vers le 0 carbone. C’est le 0 carbone qui va permettre de sauver l’humanité en arrêtant les émissions de gaz à effet de serre. Notre métier cela devient d’aider les entreprises, les économies et les territoires, à gérer cette transition. En les aidant, mais aussi en les finançant et en les accompagnant. C’est notre nouvelle mission.

Nous pouvons sauver la planète mais pour l’instant nous n’avons pas choisi les bonnes solutions. Il faut continuer à produire de l’énergie et à augmenter nos capacités mais toutes les agences et les scientifiques s’accordent à dire que cela ne suffira pas sans efficacité énergétique. Cette efficacité énergétique représente plus de 50% des progrès qui doivent être faits pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre. Par exemple depuis les années 2000, 100% des investissements dans les énergies renouvelables ont économisé moins de gaz à effet de serre que l’efficacité énergétique faite dans ce laps de temps alors que ce n’était pas la priorité. Il y a donc là un enjeu majeur de progrès dans la transition énergétique.

Si l’on peut reproduire des abeilles et ainsi les sauver de l’extinction, on ne peut pas revenir en arrière une fois le seuil d’émission de gaz à effet de serre dépassé. Les progressions sont infinies car elles n’ont pas été mises en œuvre dans l’ensemble du monde. Les économies qui se développent le plus, le font sur la base de solutions qui ne sont pas toujours les plus propres mais plutôt les moins chères et sur lesquelles elles ont la maîtrise technologique.

La technologie est une source inépuisable d’efficacité énergétique. La Golf à sa sortie c’était 70 chevaux qui consommaient 14 litres au cent, aujourd’hui elle fait 100 chevaux, elle est plus lourde plus équipée avec la clim, mais elle consomme 4 litres au cent. Ce qui était impossible il y a 20 ans l’est devenu. A cela il faut ajouter la dimension du numérique. Quand on déploie de nouvelles énergies, on multiplie les sources d’énergie. Par exemple en France avant la majorité des sources d’énergie c’était le nucléaire qui approvisionnait l’ensemble du territoire. Aujourd’hui il y a des panneaux photovoltaïques, dans des champs mais aussi parfois sur des maisons, sur des usines ou dans des parkings. Il y a des éoliennes, en mer ou ailleurs, qui produisent quand il y a du vent ou du soleil. Donc parfois il y a des pertes. Ainsi il faut du rééquilibrer le système car l’énergie ne se stocke pas. Ce qui équilibre le réseau c’est donc la multiplication des sources et les outils numériques. Par ailleurs si l’électricité n’arrive pas avec une bonne fréquence et une bonne intensité, l’ensemble du réseau est perturbé.

Dernière illustration, nous avons déployé un contrat avec la ville de Paris qui n’a pas les moyens ou le souhait d’investir lourdement dans la rénovation des écoles. Dans ce contrat, Engie prend en charge la totalité de la consommation énergétique et des investissements qui vont avec et se rétribue sur les économies réalisées. Dans 140 établissements, il y a eu un audit complet des immeubles, certaines vitres, certains radiateurs, certaines chaudières ont été changés. Des IOT ont été installés pour gérer et modéliser le fonctionnement des installations pour les confier à des systèmes intelligents. Des grooms ont été mis sur les portes, les enseignants ont été formés. Tout cela nous permet de générer des économies d’énergies qui peuvent financer les investissements mais seront également pérennes.

L’efficacité énergétique c’est consommer mieux, en gardant un niveau de confort égal. C’est ça la priorité pour sauver la planète en réduisant durablement et visiblement les émissions de gaz à effet de serre.

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